On recommence quand ?
“Il corpo faccia quel che vuole, io sono la mente”
Sur ces douces paroles de Rita Levi Montalcini, je repense à mon marathon du 3 novembre. Le corps fait ce qu’il veut moi je suis la tête, je suis le mental, parce que ce marathon pour le finir, il en fallu du mental et ce dès le départ donné : le ciel noir ébène, déchiré par un éclair qui fend la mer en deux, le ton et le temps sont donnés, on va souffrir et ce jusqu’à l’arrivée.
4h42 pour être à nouveau marathonienne, dans le froid et la pluie, caressée par un doux rayon de soleil à l’arrivée pour nous faire oublier ce que l’on a enduré.
Pourquoi on fait ça ? Chacun est différent dans l’effort, peu importe le temps que l’on met, notre point commun à tous est le dépassement de soi.
On a tous nos raisons de se lancer dans un marathon, c’est notre propre défi, un combat avec soi même, 42,195km ce n’est pas rien, on met notre corps à rude épreuve et notre mental aussi.
On passe par toutes les émotions, du rire aux larmes, de la joie à la colère, on se demande pourquoi on est là, puis on se souvient du combat avec nous même qui nous porte dans cette aventure. C’est notre cœur qui bat plus vite, nos jambes qui nous portent nous font sentir plus vivant que jamais. C’est un moment de partage où l’on s’entraide, on est seul mais entouré, par les coureurs, les bénévoles, les spectateurs qui par leurs encouragements nous font sentir des super-héros, on a notre moment de gloire, notre médaille, notre côté narcissique qui ressort et qui aime être flatté, et puis ça fait du bien à l’âme.
Quand on court on se sent vivant, alors imaginez sur 42km195, une chaleur humaine qui nous envahit à l’arrivée.
On ne court pas juste pour courir, on court ce genre d’épreuve parce qu’il y a un déclic, un défi, une envie… Pour sûr, ce dépassement de soi je l’ai encore en moi et je recommencerai. On a une bonne raison de le faire, mais c’est un défi à prendre au sérieux, ça se prépare, ce n’est pas anodin de courir autant de kilomètres en une fois.
Les premiers kilomètres ont été particuliers, il a fallu s’acclimater à cette pluie battante, au froid qui pénètre tout mon corps, j’ai vite chaud, les kilomètres défilent, je me sens bien, le chrono est bon, je repense à l’état où je me trouvais il y a deux ans et ça me rassure, je vais bien, la pluie s’est calmée mais elle perdure, histoire de nous rappeler qu’elle peut frapper à tout moment et c’est ce qui arrive à nouveau à Villeneuve-Loubet, une pluie s’abat à nouveau sur nous, j’essaie tant bien que mal d’éviter les flaques d’eau, même si mes voisins ne s’en préoccupent pas et m’éclaboussent tant qu’ils peuvent, j’arrive au km21 je me sens bien, mais très vite je vais me retrouver dans le dur, j’ai froid.
Je suis km29, j’appelle ma fille qui m’encourage et je me sens mieux, je repars mais je crois que le mur du trentième me frappe de plein fouet et j’en fais les frais, j’enchaîne la marche et la course comme je peux, j’avance kilomètre par kilomètre, mon dieu mais qu’est ce que je fais là, je pense à tous les Warriors du club qui font bien plus qu’un marathon, je regarde mon portable, je lis LE message qui me fait du bien, je m’encourage comme je peux, on s’encourage, je regarde autour de moi tous les coureurs, j’occupe mon esprit, en pensant à Mila qui m’attend à l’arrivée et qui fera les 400 derniers mètres avec moi, main dans la main…
Les kilomètres défilent, je me sens mieux, le km42 est finalement vite arrivé , je vois mes parents et ma fille qui crient mon prénom, j’attrape la main de Mila, ses yeux qui brillent en me regardant, je suis fière, fière de finir avec elle, ma plus belle arrivée. Voilà c’est fait, c’est fini je suis marathonienne pour la deuxième fois. On recommence quand ?

Bravo encore Carole….tu fais preuve de courage et d’abnégation, dans la vie comme dans la course….Beau récit, beau chrono malgré les conditions….
Merci mon Didier 😘 tout ça grâce au club !! Forza asptt !!!